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Un conte à lire


La conquête de l’Aiguille Centrale d’Arves

Aiguille mythique, que l’on disait inaccessible en ce dernier quart du XIXème siècle, une fabuleuse « première » pour Sir Coollidge, qui accompagné de ses guides Suisse, parviennent à la juste pointe qui culmine à 3513 mètres exactement, le 10 juillet 1874. Et quel ne fût pas l’étrange découverte que fit Coollidge, une horreur pour ce grand conquérant de sommets, il était graver sur une belle pierre plate le nom de « Magnin » et la date du « 2 septembre 1839 » ! Coollidge pensait être le premier, en fait il n’était que le huitième. Il est rentré dans une grande colère, quelle déception pour ce chasseur de sommets de cette grande époque Victorienne…
En fait, le pic central des Aiguilles d’Arves a été conquis trente cinq ans plutôt par les frêres Magnin de Valloire. Le 2 septembre 1829, il étaient partis à une heure du matin pour une chasse au chamois dans le vallon des Aiguilles d'Arves. Arrivés sur le glacier des Aiguilles entre la Tête de Chat et la Centrale, ils traquèrent une troupe de chamois qui remontaient obliquement sur l'Aiguille Centrale, leurs fusils ne leur permettant pas de tirer de loin ils poursuivirent. Puis les chamois disparurent derrière la crête par un passage. Ils les suivirent et arrivèrent facilement à l'arrête Est, qui est à peu près à mi hauteur. Là ils traversèrent un couloir de glace de quelques mêtres en y taillant des marches avec leurs piolets. Arrivés sur la face Sud-Est, ils continuèrent la poursuite des chamois qui les narguaient un peu plus haut. Mais surprise la montagne est dans cet endroit un grand escalier plus facile à escalader, qui s'étend jusqu'au sommet, ils grimpèrrent rapidement et là-haut les chamois a
vaient disparus, mais eux étaient au sommet de la pointe Centrale des Aiguilles d'Arves à 3513 mètre d’altitude. Là il furent éblouis par le spectacle grandiose qui s'offrait à leurs yeux et une inexprimable émotion s'empara d'eux. De la-haut ils comtemplèrent tous les plus grands sommets des Alpes, car de tous ces sommets qui forment le toit des Alpes on reconnaît ces fameuses Aiguilles d’Arves. Ils découvrirent au lointain coté Ouest, une grande plaine, le ciel était pur ils voyaient la ville de Lyon, les collines de la Croix Rousse et de Fourvière. Puis ils pensèrent à chercher des traces humaines, leurs recherches furent vaines, il ne trouvèrent rien. Alors ils applatirent une balle de carabine pour y graver, sur une belle pierre plate, leurs nom « Magnin » et la date du « 2 septembre 1839 ». Pour que le souvenir passe à la postérité parce que le conquérant ressent ce mystérieux instinct d'attacher la marque de son passage sur le sommet qu'il vient de gravir, c'est dit-on la secrète inspiration de
l'âme, de sa soif de vie, de son horreur de l'oubli, du refus du néant. Juste en dessous de l'inscription, dans une cavitée ils déposèront une pièce Sarde de trois centimes, une pièce de monnaie Autrichienne ainsi qu'une poignée de chevrotine. Ils mirent plus de huit heures pour rejoindre Valloire et rentrèrent à plus d'une heure du matin, soit une expédition de plus de vingt quatre heures… Cet exploit n’eu à l’époque aucune retombée dans le cercle restraint des alpinistes de l’époque, les Aiguilles d’Arves demeuraient inacessibles. Pourtant bien d’autres alpinistes rendirent visite à la pointe de la centrale : En 1845 Célestin Bellet de St Jean d’Arves, ce grand chasseur de chamois que l’on appelait « Landron », accompagne un client au sommet de la centrale. Neuf ans plus tard en 1859 Elye Savoye de Valloire grand chasseur de chamois lui aussi était dit-on « un habitué du secteur ». La même année Célestin Bellet, encore lui, conduisit au sommet de la Centrale le Père Guiguet, Curé de St Jean d’Arves e
t le Père Clappier, Curé d’Entraigues. Quinze ans plus tard William Coolidge pensait être le premier, il n’était que le huitième au moins… Les anglais ont la réputation d’être téméraires, il prendra sa revanche quatre ans plus tard.

Zian des Alpes 2017




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